lucilocilanu « les lucioles aussi travaillent du cul la nuit » 2002-2003
lucilocilanu - vidéos, extraits courts - 2002
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luci loci lanu est une pièce composée au départ de quatre vidéos centrales + 1 et d’une colonne vertébrale sonore, au sein desquelles se sont développées des actions (performances) à différentes reprises :
en 2002 à Montpellier Danse et à la Criée de Rennes,
en 2003 à Paris dans le show room d’agnès b,
nous avons activé cette pièce pendant 3 jours et 2 nuits d’affilée, nous amenant ainsi à imaginer un sol pour pouvoir se lover et même s’endormir.
Nous avons conçu ce sol composé alors de 40 modules avec le designer Christian Biecher.
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«
L’enchaînement, le chevauchement, l’alternance des matières corporelles,
sonores et visuelles produit une dilatation de l’espace-temps qui transporte
chacun dans des recoins inattendus de la perception et du regard. La présence
d’une puissance du corps disparaît pour tout simplement rendre disponible le
sujet humain à une voix qui n’est plus une prise de pouvoir de la parole, à un
corps qui n’est plus une anatomie organisée, à une image qui n’est plus
structurée ou cadrée pour raconter à la place de l’autre. Délestages.
Circulations. Plissements. Déploiements. »
Larys Frogier
in « touche de la bouche » catalogue J-B Bruant, éditions HYX.
Un
assoupissement,une sieste. dilatation le sol comme un radeau l’épaisse éponge
où sont blottis les gens, un espace étroit, comme une rigole, est préservé tout
autour le long des murs, une silhouette assise sur le rebord semble sur le
point de ramer.fatigue et opacité le hors propos est là comme si le hasard
intriguait contre lui. les jeux de lumières au travers des paupières, des jeux
de passe -passe, l’intensité de la lumière et imperceptiblement la couleur a
radicalement changé quelqu’un marmonne et susurre en circulation auprès de
chaque oreille une petite mélopée juste pour cette personne allongée, puis
l’autre, un chant individuel en particulier pour chacun aussi, des mini-kits de
survie unisex, des petits nécessaires contenant quelques pilules et
cosmétiques, des larmes artificielles pour brouiller la vue en de multiples
phosphènes colorés. Presqu’insensiblement les murs à l’extérieur qui
parlent,des enregistrements de derrière les murs, le son d’une boîte de nuit entendu
depuis la cave. le sommeil dans la hutte surchauffée.les heures étouffantes de
la mi-journée. les angoisses propres au crépuscule. c’était comme une nuit de
pleine lune. à vouloir aller dans la lune on risque la mort,quand d’autres y
vont déjà par le rêve et le lendemain se réveillent au chaud à côté de petites
épouses.
Jean-Baptiste
Bruant
lourdes palpitations
méduses oranges j’entends bruire le monde et les circulations de mon corps je
vois les profonds plis célestes s’étendre et se rétracter soudain des océans
les couvrir et le battement sourd d’un organe sans mesure poindre aux confins
de l’écoute je me mélange à l’intérieur à l’extérieur je perds mes membranes
mes membres se dédoublent je suis multiple étale étendue jusqu’au bout de mes
sens fluide participant d’un flux reflux paupières petites flaques posées
dessus effleurent affleurent des gorgones de lueurs faible intensité indolence
paramécies aux cils vibratiles sillonnent en grand calme le paysage de ma
cécité.
Maria Spangaro